Journée “Réhabilitation durable” 2011
La Journée
“Réhabilitation durable”
a eu lieu en septembre 2011
Pour mémoire téléchargez le programme…
MC – 28 mars 2010
D’un point de vue culturel, la notion de patrimoine a évolué depuis quelques décennies. Elle ne concerne plus seulement les édifices historiques et se rapporte désormais à un vaste ensemble d’objets : bâtiments, tissus urbains, lieux et paysages culturels qui témoignent du passé que l’on désire transmettre aux générations futures. Cette perspective nouvelle permet d’inclure dans le patrimoine bâti tant les bâtiments représentatifs de l’architecture mineure ou vernaculaire que les œuvres remarquables de l’architecture savante, tant l’architecture moderne que les constructions anciennes. A ce patrimoine dit culturel, il faut ajouter le patrimoine naturel tel que le définit le code de l’urbanisme : forêt, littoral maritime, dunes côtières, eaux, réserves naturelles, parcs nationaux, zones agricoles protégées délimitées et classées.
En France, la notion de patrimoine est avant tout appréhendée à partir de celle des monuments historiques. Le classement ou l’inscription comme monument historique est une servitude d’utilité publique visant à protéger un édifice remarquable de par son histoire ou son architecture. Cette reconnaissance d’intérêt public concerne plus spécifiquement l’art et l’histoire attachés au monument. Nous exclurons de cette journée les monuments historiques….
Pour répondre aux engagements mondiaux et nationaux de lutte contre le réchauffement climatique et de réduction des émissions de GES mais aussi de développement durable (éco, social, gouvernance), il faut s’attaquer au bâti existant (qui représente 99% des émissions de GES liés au bâtiment) : rappel des principaux engagements du Grenelle (s’ils ne sont pas remis en cause..)
Réhabilitation, recyclage, renouvellement, changement d’usage, démolition/ reconstruction sont autant de nouveaux slogans de l’action urbaine qui interrogent la notion de patrimoine.
Comme le dit l’historien Pierre Nora « le lit de la mémoire n’est pas indéfiniment extensible » et il regrette le caractère supplétif identitaire de la patrimonialisation à outrance des villes, en l’attente de l’émergence d’autres repères sociaux.
L’un des objectifs de cette journée est donc d’évaluer dans quelle mesure cette tendance à la patrimonialisation est en opposition avec les enjeux du DD.
En effet la politique de protection généralisée peut entrer en contradiction avec les objectifs de développement durable des villes :
– l’un de ces objectifs qui est la fin de l’extension de l’urbanisation villes et l’économie du foncier ne s’oppose t-il-pas à des mesures de protection pouvant geler l’évolution de quartiers entiers. ?
– Par ailleurs comment atteindre les objectifs de diversification, de mixité, d’accessibilité à tous les espaces de la ville et d’accroissement de la qualité de vie qui impliquent bien une plus grande flexibilité et évolutivité de notre cadre de vie, si une majorité des bâtiments et des espaces sont intouchables ?
Cette tendance à la protection de toutes les constructions antérieures au XXème siècle ne va-t-elle pas de transformer le centre des villes en musées, en des lieux de consommation du patrimoine, avec des prix fonciers inaccessibles aux habitants ? Ne risque-t-on pas de faire un cadeau empoisonné aux générations futures qui vont hériter d’une somme de bâtiments obsolètes ? Est -ce qu’il ne vaut pas mieux dans certains cas démolir plutôt que de réhabiliter à tout prix ?
Pourtant ce vaste chantier de réduction des impacts environnementaux de notre patrimoine ouvre des marges d’invention et d’innovation pour dépasser ces contradictions apparentes.
Pour cela il est nécessaire dans un premier temps de faire un état des réglementations thermiques existantes et à venir sur le parc ancien (nouvelle RT2012 et les dispositions concernant la rénovation, ainsi que le nouvelle certif patrimoine habitat de Cerqual)
Dans un deuxième temps, il s’agira à partir de cas pratiques de voir comment les enjeux du DD se posent dans des contextes urbains différents et quelles réponses innovantes peuvent être apportéess : centre-ville, faubourg, quartier d’habitat social, lotissements pavillonnaires, villages, paysage …
annexe
Le patrimoine qui peut se définir de 2 façons :
1 « Le patrimoine est constitué de tout objet ou ensemble, matériel ou immatériel, chargé de significations reconnues, approprié et transmis collectivement »
ou comme
2 « Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir »
3 Ces définitions renvoient bien à la définition du développement durable tel qu’il a été énoncé dans le Rapport Bruntland :
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
1 Définition donnée par le centre du Patrimoine Canadien
2 Définition de l’UNESCO
3 Références du rapport Bruntland
